Il a tout compris !

Bien loin des caricatures sur les jeunes, sur une génération égoïste et égocentrique. Une « amie » facebook a partagé cette vidéo récemment.

C’est tout de même curieux qu’un si jeune homme soit capable en 6 minutes de vulgariser aussi bien à la fois l’histoire de notre modèle d’éducation, la façon dont il fonctionne actuellement ainsi que proposer un avenir, un renouvellement de la forme scolaire à l’heure du numérique.

On retrouve donc dans ses propos :

  1. Les explications et les parallèles de Ken Robinson sur le mode d’éducation issue de l’industrialisation.
  2. Le ressenti de nos enfants occidentaux vis à vis du système d’éducation actuel (on apprend des faits, des formules, on les recrache puis on les oublie) alors que tant d’enfants dans les pays pauvres n’ont pas encore accès à l’éducation et cela malgré les déclarations politiques internationales pour la scolarisation de tous les enfants.
  3. Le tsunami que représente l’intelligence artificielle.
  4. La valorisation de l’humain à travers les humanités (empathie, habiletés sociales, culture générale, philosophie,…) sa sensibilité (les arts, la musique, la danse, le yoga, …), son engagement, sa persévérance.
  5. La volonté de travailler de façon collaborative, chercher des réponses à des problèmes complexes plutôt que de trouver une bonne réponse, de travailler par projet, ..
  6. Cela ressemble aux compétences 21ème siècle identifiées par l’OCDE.

Faisons donc confiance aux jeunes à rénover le système, à le remettre en cause, à sortir de la boîte et évitons ces caricatures ridicules.

Retour en ondes

Cela fait presque deux ans que je n’avais pas écrit dans ce blogue et pourtant je me souviens que j’aimais ça écrire des articles ! Comme quoi, on oublie.

Par où (re)commencer ?

Un nouveau logo ? Pourquoi pas ? Un peu de peinture fraîche ne peut pas faire de mal

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Des lectures ou relectures significatives récentes:

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Quelques rencontres récentes inspirantes:

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Des conférences vidéos (à voir et revoir parfois):

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Images libres de droits CCSEARCH

Pour débuter

C’est bien beau de préconiser d’intégrer l’usage d’outils numériques avec les élèves mais:

  • Par où commencer ?
  • Comment on fait ?
  • Quels avantages ?
  • Quels défis ?
  • Qu’est-ce que ça change dans la façon d’enseigner ?
  • Qu’en disent les chercheurs ?
  • …etc…

Il est important d’avoir ces réflexions avant de mettre ces outils dans les mains des enfants. Je collabore depuis quelques années avec l’organisme API-O pour former les enseignants. Nous en parlerons le 7 mai, informations complètes en suivant ce lien. 

 

Formation ApiO

Les obstacles au changement ? (vu par les profs)

Cette question est généralement débattue lors des congrès sur l’intégration du numérique (cf association canadienne d’éducation notamment). Dernièrement, lors d’une formation de professeurs (une vingtaine de profs exerçant dans des établissements  associés au réseau français AEFE en Amérique du Nord, nous (mon collègue Charles Romero et moi) leur avons demandé quels étaient selon eux les obstacles à l’intégration du numérique dans leurs établissements.

NOTE TRÈS IMPORTANTE: Les écoles dans lesquelles enseignent ces enseignants sont privées et très souvent très bien équipées en matériel informatique.

Voici donc leurs réponses, cette consultation n’a pas vocation a être exhaustive et scientifique mais est toutefois intéressante. Voici le résultat sous forme de nuage de mots (Wordle). La collecte s’est faite à partir d’un formulaire google.

obstacles1

Voici mes commentaires:

  •  Le temps: OUI, intégrer et connaître les outils numériques est chronophage, extrêmement chronophage… au début… Après, on transfère facilement. Cf modèle ASPID de Thierry Karsenti 
    aspid-TBien souvent, on est pressé et pour aller à l’essentiel ou ce que l’on perçoit comme tel, on utilise la situation d’apprentissage habituelle et les supports connus
  • La formation: OUI, PLUS QUE JAMAIS. Il n’est pas aisé d’être formé, déformé, transformé et quand on a la chance de l’être, il faut mettre en pratique rapidement ce que l’on a appris. Le retour en classe est brutal et les habitudes reviennent au galop ! Cf article sur le RAP (Réseau d’Apprentissage Personnel) .Il ne faut pas avoir la pensée magique et penser que ces changements vont s’opérer facilement.

  • Administration: Oui, cela existe des directions d’établissements qui font des choix inopérants et qui ensuite imposent à leurs enseignants de les utiliser quand même, souvent pour justifier l’ampleur du mauvais investissement…
  • Argent, manque de matériel: C’est le nerf de la guerre souvent car l’obsolescence plus ou moins programmée du matériel est une vache à lait pour les Cies informatique. Le temps de se former à une nouvelle technologie, une autre la remplace. La seule solution est donc de se former en continu pour pouvoir s’adapter rapidement. Le système, on me forme et j’applique pendant les 15 prochaines années ne fonctionne plus.
  • Programmes: Oui ! Les programmes (français notamment ) sont démentiels et répétitifs. On apprend par couches successives. En tous cas, c’est un excellent argument pour qui veut justifier ses pratiques pédagogiques actuelles.
  • La peur: Oui ! C’est à mon sens un des principaux obstacles. Changer de travail, changer d’établissement, de niveau enseigné, de vie, de ville, etc… Alors changer de façon d’enseigner, ce n’est pas facile car il va falloir revoir ses pratiques, les ré-évaluer, les remettre en perspective par rapport aux attentes des élèves (je n’ose employer le mot client) mais quelque part, le milieu de l’éducation est un monde dans lequel on se soucie assez peu des besoins des clients… Ils doivent s’adapter à nous et pas assez l’inverse.
    estrada
  • La paresse, la volonté: Ce n’est pas moi qui le dit mais oui, ça existe. Paresse de se pencher sur la question même quand on sait que les stratégies d’apprentissage que l’on propose aux élèves nous auraient « barbé » quand nous usions nos fonds de culotte sur les bancs de l’école. Paresse d’inventer d’autres pratiques ou du moins d’essayer. Comment ?
    En s’appuyant sur des travaux de chercheurs ?
    En lisant des ouvrages de pédagogie ?
    En allant voir ce qui se passe dans la classe d’à côté ?
    En allant visiter d’autres établissements ?
    En cherchant de l’information sur Twitter ? Sur des réseaux sociaux de profs impliqués ?
    Combien d’enseignants lisent au moins un ouvrage de pédagogie ou une recherche pédagogique chaque année ? Je ferai un petit sondage lors de la prochaine formation :-).Marc-André Girard, blogueur et conférencier avait publié ceci lors du début de sa présentation au sommet Ipad de Montréal 2015.
    D5F3D0BC-9FAD-4BF7-BD3D-F301C6D81BB0Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça produit l’effet recherché. Les réponses à ces questions embarrassent parfois.

    En attendant, je retourne à ma lecture des fêtes. Merci à @P_gagnon
    d’avoir attiré mon attention vers cette lecture.

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75 % et les 17 restants

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Dans son blogue, en 2013 sur L’ipad à l’école, usages, avantages et défis, Thierry Karsenti avait relevé 3 grandes catégories d’enseignant(e)s. Tout classement est évidemment un peu caricatural et ces catégories auraient probablement gagné à être plus élastique.

Pour mémoire, les voici: 

  • « les enseignants technophiles pour qui les technologies sont la réponse à tous les défis rencontrés en contexte scolaire.
  • les enseignants techno-réfléchis, ce sont des personnes qui ont compris que les technologies sont à l’école non pas pour permettre aux élèves de s’amuser, mais bien pour apprendre… Fini le temps où l’on peut aller « jouer » à l’ordinateur parce que son travail de français ou d’histoire est terminé.
  • les enseignants technophobes qui pensent que les technologies n’ont pas leur place à l’école, et qu’il est encore possible d’apprendre sans les technologies »

Évidemment, les missions de l’école sont restées les mêmes (T.Karsenti)  « L’école est toujours là pour instruire, socialiser et qualifier . J’ajouterais au dernier verbe qualifier, la plupart du temps pour des métiers qui n’existent pas nécessairement encore… 

J’aimerais croiser ces 3 catégories à la réalité d’un plan d’implantation Ipad 1:1 vécu dans mon établissement depuis 2011.

Aperçu rapide du plan de déploiement comme celui-là (an 1, équipement des profs, an 2: équipement des élèves d’un niveau du primaire, an 3 : élèves de 2 niveaux, etc…)

  1.  Il y a nécessairement une poussée quasi-hormonale d’optimisme technopédagogique ! Enfin, ça bouge ! Enfin, on commence à faire vaciller le mammouth !  Les technophiles veulent en découdre , chacun veut convaincre, voir du positif un peu partout sans avoir nécessairement l’esprit critique nécessaire. Il faut se méfier de ce « positivisme crétin » même si j’ai moi-même participé au phénomène, je le reconnais aisément. Fort heureusement,  les choses se tassent généralement assez vite et les technophiles reviennent à des intentions moins positives à tous crins. (cf la rime avec crétin)
  2. Les technophiles fusionnent donc assez rapidement avec les techno-réfléchis. Confrontés à la réalité du terrain, des ajustements sont nécessaires (chartes d’utilisation, gestion du déploiement, gestion de classe, aménagement des locaux, organisation de la classe, …).  L’effet est positif car une partie des enseignants attendaient de voir avant de s’impliquer. Petit à petit, ils observent les usages évoluer et commencent sérieusement à imaginer utiliser le numérique dans leurs classes mais comment ? Parfois, la réalité d’enseigner le lendemain revient au galop et il est plus rapide de reprendre ses vieilles pantoufles devant l’urgence de se présenter devant des élèves que d’en tricoter de nouvelles… Dans ce cas, l’utilisation du numérique se limite presque uniquement à l’utilisation du manuel numérique.
  3. Les technophobes de la première heure ont une position très inconfortable. Ils voient leurs collègues, départements par départements (maths, sciences, français, etc…) utiliser des outils numériques dans leurs cours et voient que ce n’est plus une alternative pour eux. La position qu’ils pensaient pouvoir tenir est intenable,  ils ont le sentiment de perdre une partie de leur expertise pédagogique, ils se comparent et ne se consolent pas toujours… Ils ont accumulé du retard, ont des problèmes personnels avec l’électronique et ne le maîtrisent pas, ne le comprennent pas. Il est même envisagé par certain(e)s de faire venir un chaman pour exorciser leurs appareils qui leur font tant de misères… C’est la panique et les ressources humaines pour les accompagner dans ce tournant majeur ne sont pas là.
  4. Et le dernier 17 % me direz-vous ? Je ne suis pas très bon en maths moi non plus et je ne sais pas trop où les mettre 🙂

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    CONCLUSIONS:

  • Pour paraphraser un ancien ministre de l’éducation français, on est tous d’accord là-dessus mais on a bien du mal à transformer ces intentions en essais.

« L’avenir de l’école ne s’écrit pas à la craie » (Luc Chatel, 25 novembre 2010)

  • Pour former, déformer, transformer des pratiques pédagogiques vieilles comme les robes de ma grand-mère, il faut plus que de la pensée magique. C’est considérable comme changement au quotidien que de faire classe avec des outils numériques et d’en exploiter « la substantifique moelle » *

    * LA définition ci-dessous provient de Wikipédia
    Extraire « la substantifique moelle » de quelque chose, c’est en retenir ce qu’il y a de meilleur, de plus précieux ou de plus profond.

 

 

L’effet multiplicateur

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Cela fait déjà un moment que je voulais écrire sur le sujet mais sans trouver le temps ni l’entrée satisfaisante.

En lisant cet article de Marc-André Girard, « La querelle des anciens et des modernes », je me suis dit que je pourrais partager mes expériences sur sa conclusion.

« Si le virage moderne en éducation n’est qu’une question de temps et les résistants n’auront d’autre choix que de plier contre leur gré à défaut d’en reconnaître eux-mêmes la pertinence, la question demeure la suivante : comment pouvons-nous exercer notre leadership pour éviter cette cassure et être à l’avant-plan pour convaincre les enseignants d’épouser, à leur propre vitesse, les impératifs que nous dictent la société ? Par l’action et par la modélisation en laissant goûter aux enseignants originalement réfractaires, les plaisirs des nouvelles pédagogiques. L’effet multiplicateur, vous connaissez ? Il est temps de le déployer à sa force maximale. »

Je m’implique régulièrement dans la formation continue des professeurs du réseau AEFE en Amérique du Nord avec mon collègue Charles Romero. Depuis trois ans maintenant, les formations en technopédagogie que nous animons ne sont plus réservées à un public particulier (profs de français, de maths, ou de sciences, …) ou à un public ciblé (cycle 2 ou 3 du primaire, profs de collèges, etc…) mais ouverts à tous et toutes. On y retrouve donc pendant 3 jours des professeurs de la maternelle à la terminale, des enseignants français, canadiens, américains, des responsables de département, des conseillers pédagogiques, etc…

Le système français est très cloisonné. Les interactions professionnelles se font entre profs d’un même cycle, d’une même matière ou pire d’un même niveau universitaire (guéguerre agrégés, certifiés, pegc, etc…).

Et puis là, tout à coup autour de l’intégration du numérique on parle de pédagogie, de différenciation, de créativité, d’implication des élèves, de travail cooollaboratif,  de rendre l’école plus proche de la vie, de favoriser l’action/passivité, de développer l’esprit critique, d’exploiter le potentiel individuel de chacun et de ne pas prendre comme critère unique la date de conception des élèves.

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On parle de pratiques pédagogiques, on échange sur des usages pédagogiques que chacun et chacune adaptera à sa matière, son niveau enseigné. On échange autour de la façon de rester en lien avec le monde qui nous entoure en travaillant avec les outils et les nouvelles possibilités.

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Et ça marche !!! On se régale, on travaille fort, on a des échanges de qualité, du partage professionnel et  chacun retourne  dans son école avec l’envie de changer des choses dans ses pratiques.

Alors, oui, l’effet multiplicateur, j’y crois !

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« L’école du 21ème siècle existe, c’est l’école maternelle ! ». Ron Canuel

Ron Canuel, président de l’association canadienne d’éducation (ACE) a tenu ces propos lors d’une présentation au sommet Ipad en éducation de Montréal 2015.

Je me suis donc demandé ce qu’il voulait dire et ai cherché à en percer l’organisation. Pour faire une histoire courte, j’en suis revenu avec quelques principes de base sur le fonctionnement et l’aménagement:

  1. On favorise le travail de groupes en autonomie complète pendant qu’un groupe est en apprentissage avec le prof puis on tourne.
  2. On bouge, on parle, on communique, on a le droit de faire un bruit « raisonnable, c’est à dire un bruit de travail. » On ne mesure donc pas la qualité du prof au silence qui règne dans sa classe mais plutôt à l’émulation qui y règne. En maternelle, le silence est plutôt suspect …
  3. On a un espace commun de regroupement pour « jaser », donner les consignes, échanger, choisir des projets.
  4. Il y a des « coins » aménagés.

Afin de mieux organiser ma classe numérique (Ipad 1/1), j’ai donc décidé de réaménager mon local de 5ème année de primaire en tenant compte de ces principes. Je ferai un bilan de cet aménagement et des pratiques qui en découlent lors du sommet Ipad 2016 à Montréal.

  1. J’ai créé un espace de regroupement avec des bancs. On se regroupe chaque fois que c’est nécessaire. Consignes, discussions, projets, fil twitter de la classe, etc…
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  2. J’ai fait installer des tablettes en bois autour de la classe et acheté des tabourets. On peut changer de posture quand on en a besoin.


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3- J’ai acheté des étagères chez  « I – – A » afin d’avoir un espace de rangement individuel dans lequel on peut trouver facilement ses affaires MAIS aussi déposer son sac pour qu’il ne soit pas dans nos pattes quand on se déplace.

4-j’ai créé des coins: coin bibliothèque confortable

De Skitch

 

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Une table avec deux jeux d’échecs pour favoriser l’échec scolaire 🙂


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Un coin enregistrement avec un mini-studio: Silence on tourne.

Un coin robotique


Autres ressources

Hacke, hackons, hackez !

Doit-on « hacker » la façon de concevoir l’éducation plutôt que faire des transformations homéopathiques épisodiques ?

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Bien sûr, c’est volontairement provoquant comme question mais à la lumière de quelques réflexions sur des pratiques pédagogiques innovantes, la question mérite d’être posée. Évidemment, on peut opposer que « la tradition, ça a du bon ! » et c’est vrai, je le confirme ! Surtout dans l’assiette !

Mais trop souvent la tradition sert de justification au fait de ne rien changer aux pratiques parce que ça marche ou a marché, parce que ça a fait ses preuves ! Fin de l’argumentation, victoire par K.O !

Ça eut marché mais si on n’essaie rien d’autre, on ne saura pas si ça fonctionne mieux que ce qui n’a pas été tenté ? Le monde a changé, les « clients » de l’éducation ont changé, pourquoi devraient-ils avoir les mêmes besoins que leurs aînés ? Pourquoi devrait-on continuer sans se demander ce qu’en pensent les principaux concernés ? L’école reproduit souvent des modèles d’apprentissage sans les remettre en cause périodiquement mais surtout ne favorise pas l’émergence de ce type de pensée divergente vue et reçue comme une menace à l’ordre établi. D’une certaine façon, l’éducation est le seul service où on ne s’intéresse pas ou si peu aux besoin des « clients ».

Alors, posons-nous la question et regardons quelques usages.

J’avais été passionné par le personnage de Louis Castel créé par le mémorial de Caën. Ce personnage fictif, ce combattant canadien qu’on suivait dans ses déplacements lors de la libération de l’Europe du Nord. Quelle merveilleuse idée que de « hacker » Twitter en racontant la vie de quelqu’un de fictif qui partage des documents aussi variés. Attendons la suite car le Mémorial a semble t-il créé un nouveau personnage, Suzon !

louiscatel

L’an passé, j’avais regardé avec intérêt la vidéo de ce jeune homme, Logan Laplante * qui présentait sa vision de la vie… à 13 ans … (bonheur, santé, développement personnel, …)  mais aussi de l’éducation. Il y parlait de Ken Robinson et de sa conférence sur la créativité mais aussi de son idole, un champion de ski. Selon lui, ce dernier a « hacké » la façon de pratiquer le ski et c’est ce qui en fait un champion hors-normes.

Récemment, un #hackathonpédagogique a été organisé par l’académie de Toulouse (**). Les enseignants formateurs ont eu 12 heures pour soulever une problématique relative au thème « le numérique faire ensemble et autrement : rupture et continuité » à partir de laquelle ils ont élaboré un scénario d’apprentissage et une bande annonce de 2 minutes.

Le projet « Des robots et des élèves » proposé par l’équipe des Swimming Capucins, a gagné le Prix « faire ensemble et autrement » mention Créativité !

Encore plus récemment, j’ai eu la chance et le plaisir d’assister à un séminaire professionnel avec des collègues technopédagogues en Amérique du nord #seminet2015. Une collègue, Marie Volta, enseignante de français au secondaire a partagé avec nous comment elle est devenue Maupassant sur Facebook et avait de ce fait « hacké » l’usage social de Facebook pour en avoir un usage pédagogique. WOW !

Voici les objectifs qu’elle poursuivait: « libérer l’écriture ; faire un lien entre réalisme littéraire et impressionnisme pictural ; leur permettre d’approcher le roman sous couvert d’un jeu de rôle, les entraîner à lire les productions des autres et du coup à enrichir leur connaissance du roman et de la langue française. »

En l’écoutant, j’ai eu envie de lire ce livre avec eux, d’échanger, de moi aussi faire vivre un personnage, de lui inventer une double vie si la sienne était trop pâle 😉

Comme elle, « il me semble qu’aucune fiche de lecture  » n’arrivera jamais à ce plaisir de lire, de commenter les productions des autres, à écrire et du coup à enrichir leur connaissance du roman et de la langue française.  »

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* Hackschooling makes me happy | Logan LaPlante | TEDxUniversityofNevada

** http://www.ac-toulouse.fr/cid93715/l-academie-de-toulouse-primee-au-hackathon-pedagogique.html

Vers une classe « zéro papier »

Intéressant ! Pour répondre entre autre à cette question, nous utilisons ChallengeU :
Repenser l’école, l’espace de classe, à l’ère du numérique passe par repenser cet outil de base qu’est le cahier. Les ressources, les productions. Tout ça m’amène à repenser leur place et leur utilisation. Après tout l’école du futur (proche) devra s’affranchir des murs et des espaces figés. Pour cela il faudra à mon avis, repenser donc le stockage des productions et autres travaux.

Si c'est pas malheureux !

En ce moment j’imagine beaucoup de choses. J’ai la chance de travailler cette année avec énormément de (bon) matériel numérique. Et en ce moment je me plais à imaginer une classe débarrassée de tout papier car toutes les conditions sont réunies. Pourquoi et pourquoi pas ?

En préambule…

Tout d’abord je crois quand même utile de préciser que j’imagine mal ce genre de dispositif dans les « petites » classes du primaire pour plusieurs raisons. L’apprentissage du geste graphique sur papier me parait primordial avant de passer au geste numérique. Pour qui a déjà essayer d’utiliser un stylet sur tablette, c’est une évidence que la maîtrise du geste sur papier est un préalable. Ouais c’est quand même une habitude à prendre même si récemment, un constructeur a annoncé son super méga cool stylet (je suis encore dubitatif).

Bref, avant de se faire un représentation numérique, donc quelque part virtuelle, de l’acte d’écrire…

Voir l’article original 1 172 mots de plus

Quel numérique ?

Nous avons reçu la visite de notre IEN (Inspectrice de l’Education Nationale) le jour de la pré-rentrée.*

Voici en résumé les instructions et recommandations entourant l’utilisation du numérique pour l’année scolaire. C’est synthétique ! Il reste toutefois à former/déformer/transformer les profs à mettre cela en place dans leurs classes et à équiper les élèves.

  • Un outil au service des apprentissages: OUI, il faut toujours se poser la question de la plus-value pédagogique de l’utilisation du numérique. S’il n’y en a pas ou si peu, on laisse le numérique et on prend un autre support.
  •  Un outil au service des apprentissages: OUI (bis). Pour différencier en fonction des faiblesses et des forces, de la vitesse de chacun. Les enfants aiment les interactions rapides comme dans les jeux:J’ai bon ou bedon j’ai faux.

    Si j’ai bon, je continue à avancer même si cela dépasse les attentes de mon curriculum.

    Sinon, je cherche à comprendre mon erreur là pendant que c’est chaud, je la corrige et je continue.

    Souvent le système scolaire est lent et demander aux enfants de se corriger attentivement une semaine après avoir fait un travail, c’est bien mal connaître les enfants, ça ne marche pas !

  • Un usage équilibré, OUI. Du numérique toute la journée, ça n’a pas de sens !  Les enfants aiment changer, alterner (cahiers, ardoises velleda, cahier de brouillon, support électronique, …)
  • Au service de :
  1. L’autonomie, oui ! Se préparer à apprendre seul(e). Etre autodidacte: chercher de l’information, la valider, faire preuve d’esprit critique, de jugement,  mettre en forme l’information en choisissant les bons outils, la présenter, la partager.
  2. De la coopération ! Les enfants savent beaucoup de choses et sont ravis de pouvoir partager leurs connaissances et/ou expertises. J’ai vu plein d’enfants transparents en début d’année devenir des experts respectés par leurs pairs grâce à cette coopération, cette collaboration Cf l’article gestion de classe numérique ASK 3 BEFORE ME. 
  • Merci à l’IEN, Mme Fournier-Dulac pour la copie d’écran du document.